Voilà la révélation que fait Jésus à Marthe dans l’Évangile de ce dimanche pour le 3e scrutin
des Catéchumènes. Deux fois dans l’Évangile selon Saint Jean, Jésus dira qu’il est « la Vie ».
Saint Jean-Paul II verra même dans l’Évangile un véritable Évangile de la Vie (Encyclique
Evangelium Vitae, 25 mars 1995)
Et dans l’épisode de ce dimanche, Jésus « la Vie » affronte la mort de Lazare, son ami. Avant
d’affronter peu de temps après la mort sur la croix. Tout l’Évangile est comme un
affrontement entre la Vie que Jésus veut donner en abondance et les forces de la mort que
sont le péché et ses corollaires, la mort physique et la mort spirituelle.
Dans notre pays aussi, alors que supprimer la vie d’un enfant dans le ventre de sa mère est
devenu un droit constitutionnel et qu’une « loi de fraternité » se prépare pour permettre de
supprimer la vie des personnes malades, il y a un combat entre la vie et la mort.
Saint Jean-Paul II était prophétique à ce sujet : « « Ce panorama fait d’ombres et de lumières
doit nous rendre tous pleinement conscients que nous nous trouvons en face d’un
affrontement rude et dramatique entre le mal et le bien, entre la mort et la vie, entre la «
culture de mort » et la « culture de vie ». Nous nous trouvons non seulement « en face »,
mais inévitablement « au milieu » de ce conflit : nous sommes tous activement impliqués, et
nous ne pouvons éluder notre responsabilité de faire un choix inconditionnel en faveur de
la vie. » Evangelium Vitae n°28
Présenter la suppression d’une vie comme un geste de fraternité est un scandale : tuer n’est
pas un geste fraternel, quelles que soient les apparences.
« S’il est vrai que, parfois, la suppression de la vie naissante ou de la vie à son terme est aussi
tributaire d’un sens mal compris de l’altruisme ou de la pitié, on ne peut nier que cette
culture de mort, dans son ensemble, révèle une conception de la liberté totalement
individualiste qui finit par être la liberté des « plus forts » s’exerçant contre les faibles près
de succomber. » Evangelium Vitae n°19
La vraie fraternité, c’est être comme Jésus qui souffre et pleure avec Marthe et Marie, c’est
être aux côtés de ceux qui sont éprouvés.
Écoutons ce que disait le Pape François lors de son audience le 10 octobre 2018 : « En effet,
quel est le sens positif du mot : « Tu ne tueras pas » ? Que Dieu « aime la vie », comme nous
venons de l’entendre dans la lecture biblique.
Le secret de la vie nous est révélé par la manière dont l’a traitée le Fils de Dieu qui s’est fait
homme jusqu’à assumer, sur la croix, le rejet, la faiblesse, la pauvreté et la douleur (cf. Jn 13,
1). Dans chaque enfant malade, dans chaque personne âgée faible, dans chaque migrant
désespéré, dans chaque vie fragile et menacée, le Christ nous cherche (cf. Mt 25, 34-46), il
cherche notre cœur, pour nous ouvrir à la joie de l’amour.
Il vaut la peine d’accueillir chaque vie, car chaque homme vaut le sang du Christ lui-même
(cf. 1 P 1, 18-19). On ne peut pas mépriser ce que Dieu a tant aimé ! »
Nos évêques ont pris la parole en ce sens ces jours-ci : « Nous, évêques, demandons que la
société aide à vivre et à vivre jusqu’au bout, jusqu’à la mort. » Merci à eux !
C’est ce à quoi nous appelle la Parole de Dieu depuis toujours : « je mets devant toi la vie ou
la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie » (Deutéronome 30, 19)
P. Laurent +